mercredi 13 décembre 2006

Mass destruction or mass distraction?



Géographie aujourd'hui. Enfin, je veux dire "Enjeux politiques de la géographie", s'il vous plaît. Seul cours de la journée.

Point d'actualité sur Colin Powell, et sa biographie qui vient de paraître aux USA, intitulée Soldier in life (de K. Deyoung), et retour plus particulièrement sur son discours du 5 février 2003.

Le 5 février 2003... souvenez-vous. L'ONU, l'Irak, les armes de destruction massive, etc. Mensonges en masse, scientifiquement prouvés... Mass distraction, a dit le New York Times. De vagues similitudes avec la guerre du Vietnam, et les pentagone papers, cf. Du Mensonge à la Violence, d'Arendt... Et aujourd'hui, Powell se repend, regrette n'avoir été qu'un reluctant warrior, qui n'a même pas eu la force de dire la vérité au monde, et qui a exécuté les ordres de Bush, avec son joli power point et son échantillon d'anthrax iraquien factice.
Il est un peu tard pour faire ses excuses, Monsieur Powell.

Mais ce qui me gêne, c'est le fait de voir que tout le monde savait pertinamment le 5 février 03, ou dans les jours qui ont suivi, que ces arguments étaient faux -- Scott Ritter, ancien inspecteur des nations unies chargé de la destruction des armes nucléaires en Irak le savait parfaitement, cf. son livre -- , que beaucoup l'on dénoncé, que rien n'a changé, et que maintenant tout le monde soupire en se disant bêtement "pfff n'importe quoi, l'administration Bush..." .

Beaucoup ont eu beau crier qu'ils ne voulaient pas de cette guerre, que les arguments étaient faux, que c'était vérifiable noir sur blanc, ça n'a pourtant rien empêché... Et ça n'empêchera apparemment rien non plus dans les événements à venir, quoi qu'on puisse en dire.

J'ai, tout d'un coup, l'impression que la démocratie à l'échelle mondiale, c'est beaucoup de blabla, et pas mal de vent.
J'ai, tout d'un coup, l'impression que le monde avance selon la volonté de quelques uns, et indépendamment de celle de beaucoup d'autres.
J'ai, tout d'un coup, l'impression que je suis bercée d'illusions qui me bernent sur l'état politique du monde et sur son évolution.

M. Dagorn avait presque l'air de dire que c'est une fatalité, que "le monde est structuré par la guerre", que "Powell a validé la construction d'un espace qui aujourd'hui pose problème", et que c'est comme ça sans qu'on ne puisse rien y changer. Si "le monde est constructiviste", il l'est à la manière des plus forts, et c'est désespérant de s'en rendre compte.

Où peuvent bien aller alors les grands rêves? Ceux d'avoir la possibilité de changer la marche du monde? Ceux de faire entendre chacun notre petite voix, et qu'elle compte, réellement?

Je n'aime pas être désabusée...

Aucun commentaire: