dimanche 15 juin 2008

A Swedish Love Story



Après avoir développé une certaine aversion pour les pays nordiques pour des raisons peu secrètes, mais que je ne prendrai toutefois pas l'impudeur de vous raconter, je reviens enfin à la normale.


Et, après l'Islande des Sigur Ros, c'est la Suède de Roy Andersson que j'ai (re)découverte, hier soir avec Florence, dans un cinéma de Beaubourg que je n'avais, auparavant, jamais remarqué. Cette fois, il s'agit de son premier long métrage, réalisé en 1969, lorsqu'il n'avait même pas 30 ans, et qu'il n'était pas encore si noir, si cynique, ni si critique, au sujet de la société. Ce film n'avait pas été distribué en France, jusqu'à maintenant.


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Elle n'a pas quatorze ans, et lui juste quinze. Per et Annika sont beaux, ils sont jeunes, on dirait encore des enfants, et pourtant leur comportement ressemble déjà à s'y méprendre à celui de jeunes adultes. Des premiers regards dissimulés aux fêtes où l'on s'ignore, des cigarettes de désinvolture aux larmes qu'on voudrait retenir, tout y est, et ce n'est même pas niais.


Mais plus loin que ces belles images, il y a bien plus. Il y a le mépris de la bourgeoisie citadine qui rencontre la campagne trop à l'aise dans son confort arriéré. Il y a la Suède, ses paysages à perte de vue, ses couchers de soleil d'été, ses boucles blondes et ses peaux quand même bronzées.


Il y a aussi la touche si particulière d'Andersson qui, même si son obsession pour les plans fixes ne se fait pas encore sentir, se reconnaît. Il y a les moments loufoques, entre le grotesque et la tragédie, les conversations bizarres, entre lyrisme et réalité, les silences parfois un peu dérangeants. Il y a tout ces bouts de culture suédoise, aussi, qu'on ne comprendra évidemment pas.



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C'est un de ces films lents, mais dont on ressort pourtant en se disant que c'est bien mieux comme ça. C'est un de ces films où l'on regrette un peu de ne pas l'avoir vu dans un état second, mais où on rit vraiment quand même. C'est un de ces films aussi qui ne font que raconter une histoire, mais où l'on aurait bien aimé savoir ce qui se passe ensuite. C'est un film porteur d'espoir, mais qui pourtant laisse déjà un peu d'amertume au fond des yeux.





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